Première expérience de jeûne intermittent/IFL: retour et conseils

En de début d’année 2020, j’ai décidé de me lancer dans l’IFL, ou jeûne intermittent en français, basé sur le protocole Leangains de Martin Berkhan. Rien à voir avec une quelconque bonne résolution ou bien la volonté de perdre du poids, c’est une chose à laquelle je pensais depuis quelques temps, et j’ai décidé de franchir le pas à l’occasion des fêtes de fin d’année. Du coup, je me suis dit que cela valait bien un article, pour faire une présentation rapide de l’IFL d’une part, et un retour d’expérience d’autre part.

Qu’est-ce que l’IFL?

L’IFL (pour Intermittent Fasting Leangains) est un protocole alimentaire développé par le coach de fitness Martin Berkhan, basé sur le concept de jeûne intermittent. En gros, on ne suit plus un rythme classique de 3 ou 4 repas par jour, mais on concentre ses repas sur une période donnée (c’est la phase de feeding) et on jeûne le reste du temps (phase dite de fasting). Le découpage recommandé par Martin Berkhan est jeûner pendant 16h et de s’alimenter pendant 8h. C’est une diète orientée fitness, censée permettre de prendre du muscle et d’améliorer ses performances tout en conservant un taux de masse grasse bas.

Pour plus de détails, je vous invite à parcourir le site de l’auteur de la méthode, et en particulier le leangains guide, qui décrit très bien les bases du protocole IF. C’est d’ailleurs ce leangains guide que je vais plus ou moins vous traduire ici, ajusté avec mon expérience personnelle (9 mois de diète IF au moment où j’écris ces lignes).

Différents protocoles en détail

Si on veut concentrer son alimentation sur une période de 8h, le plus simple est de faire coïncider une partie de la période de jeûne avec votre nuit de sommeil: la phase de jeûne se déroule donc pendant la nuit et  la matinée qui suit. Le jeûne est rompu vers 12-13h, avec le déjeuner qui reprend donc tout son sens, et la phase de « feeding » qui se poursuit jusqu’au soir. C’est comme ça que je fonctionne, et c’est sur ce protocole que je ferai un retour dans la suite de l’article. C’est le protocole le plus simple et le plus facile à suivre (et donc qui engendre le moins de risque d’abandon), car concrètement, il suffit de déplacer votre petit déjeuner à l’heure du goûter. De plus, vous pouvez continuer à manger normalement le midi et le soir, avec votre famille, vos amis, vos collègues etc.

Néanmoins, il est tout à fait possible de rompre le jeûne plus tard en fonction de vos préférences et de vos contraintes. Si vous travaillez de nuit par exemple, et que vous levez plus tard, vous pouvez très bien rompre votre jeûne vers 16-17h (on reste en fait sur le même schéma, avec rupture du jeûne 5-6h après le lever).

Une fois déterminées vos périodes de jeûne/feeding, il faudra encore faire quelques ajustements en fonction de l’heure à laquelle vous allez caler votre entraînement: en effet, cela va influer sur l’organisation des repas (plus ou moins de repas avant ou après votre séance) et la quantité de kcal que vous allez y ingérer, le repas post-training devant être le plus gros repas de la journée (quasiment 50% de votre apport journalier en kcal devraient s’y retrouver).

  • Entraînement à jeûn (fin de phase de jeûne): vous vous entraînez l’estomac vide, en ingérant un peu de BCAA ou autre mélange d’acides aminés juste avant votre séance. Ça ne compte comme rupture du jeûne, et cela permet d’éviter de s’entraîner totalement à jeûn (ce qui peut être difficile). En ce qui me concerne, je prends 6g de BCAA juste avant ma séance (Martin Berkhan conseille d’en prendre 10g), mais il m’est déjà arrivé d’oublier d’en prendre sans que ça ait véritablement d’impact sur la séance en elle-même. Si vous n’avez pas de BCAA ou autres acides aminés, vous pouvez très bien les remplacer par une petite portion de la protéine en poudre que vous utilisez habituellement: l’objectif serait de stimuler le métabolisme et la synthèse protéines.  La rupture du jeûne et donc le début de la phase de feeding ont réellement lieu avec le repas post-training (le déjeuner dans mon cas), qui sera le plus gros repas de la journée (il doit apporter quasiment la moitié des kcal de la journée). Le deuxième a lieu au moment du goûter (vers 16-17h), en général, du muesli dans lequel je rajoute 25g de protéines de blanc d’œuf + un fruit. Et le dîner vient clôturer la phase de feeding. Cette répartition a l’avantage de répartir à peu près équitablement les kcal sur la journées.
  • Entraînement à jeûn, au réveil: si vous préférez vous entraîner le matin, c’est tout à fait possible. Martin Berkhan conseille dans ce cas, en plus des 10g de BCAA en pré-training, de prendre 20g de BCAA en plus (en 2 fois), dans les 2 heures qui suivent la séance. Le reste de la journée est semblable au protocole précédent: le déjeuner est le « vrai » repas de post-training et de rupture du jeûn, et ouvre la phase de feeding, suivi d’un second repas plus petit au goûter, et du dîner qui la clôture.
  • 1 repas avant l’entraînement: c’est un protocole classique, qui aura la préférence des plus jeunes (étudiants notamment), qui ont un emploi du temps plus ou moins flexibles. C’est typiquement le protocole que je suis quand je suis en télétravail et que je m’entraîne chez moi. Le repas de rupture du jeûne a lieu comme d’habitude au déjeuner, mais comme ce repas a lieu maintenant avant votre séance, il sera plus léger en kcal (environ 25% du total de la journée). Votre entraînement va se dérouler dans l’après-midi, suivi de votre goûter, qui lui devra être vraiment costaud, puisque ce sera votre repas post-training, qui devrait en théorie être votre plus gros repas. Et enfin, le dîner qui constitue comme toujours le dernier repas avant la phase de jeûne.
  • 2 repas avant l’entraînement: un protocole classique également, plus adapté aux gens avec des horaires de travail classiques, et qui vont s’entraîner en fin de journée. Déjeuner et goûter ont lieu avant votre séance, et couvrent environ 25% de votre total calorique journalier chacun. Le dîner devient le repas post-training, et donc le plus gros repas de la journée.

Quelques précisons

  • En théorie, il ne faut ingérer aucune calories pendant la phase de jeûne. En pratique,  thé et café (non sucrés), édulcorants sans calories, sodas light et chewing-gum sans sucres sont tolérés.
  • Si vous vous alimentez correctement durant la phase de feeding, vous ne devriez pas souffrir de la faim durant la phase de jeûne. Celle-ci devrait même vous permettre d’être plus vif et plus productif (c’est ce qui se passe pour moi en tout cas).
  • Vous organisez vos repas comme vous la souhaitez durant la phase de feeding: le plus simple est de faire trois repas (un en début, un au milieu et un en fin de phase de feeding), mais dans l’absolu, vous faites comme vous voulez du moment que votre total calorique journalier y est. La seule règle à essayer de respecter est d’avoir un repas post-training le plus gros possible, en particulier si vous vous entraînez à jeun. Pour le reste, organisez-vous selon ce qui semble plus naturel et le plus facile à suivre selon vos contraintes et votre rythme de vie, l’essentiel étant de parvenir à tenir la diète sur la durée.
  • Ça semble logique mais ne vous amusez pas à changer les heures de vos phases de jeûne et de feeding d’un jour sur l’autre: votre corps s’habitue, et vous aurez faim à l’heure habituelle de vos repas. Donc essayez de conserver la même organisation tous les jours.
  • BCAA ou EAA sont recommandés lors des entraînements totalement à jeun, comme vous déjà dit ci-dessus. Si vous ne voulez/pouvez pas, vous pouvez vous contentez de votre protéine en poudre habituelle, que vous commencerez à ingérer 15 minutes avant votre séance.
  • Le meilleur protocole, c’est comme les programmes de musculation: c’est celui qui sera le plus adapté à votre rythme de vie, vos contraintes, vos souhaits.
  • Ne vous lancez pas dans l’IFL avant d’avoir une diète correcte par ailleurs: si vous mangez de la merde, vous aurez beau la manger sur 8h et jeûner sur 16, ça restera de la merde.

Retour personnel

Comme je vous l’ai dit en début d’article, je pratique le jeûne intermittent depuis 9 moins à présent. Protocole assez classique avec phase de feeding grosso modo entre 13h et 21h. Bilan: RAS au niveau du poids ou masse grasse, sachant que je mangeais déjà équilibré auparavant. Par contre, j’y ai trouvé un rythme de vie qui me convient bien, ce qui peut sembler paradoxal vu que j’étais plutôt un « gros mangeur » du matin (muesli protéiné, fruits, fruits secs à 10h etc.). Car contrairement à ce que je craignais, la matinée à jeun se passe sans soucis ni sensation de faim. Et j’ai aussi le sentiment d’être plus vif et plus alerte durant la matinée, mais c’est un ressenti personnel.

La plupart du temps, je m’entraîne en fin matinée (à jeun donc), et là aussi, pas de problème. Comme précisé plus haut, je prends 6g de BCAA juste avant la séance, mais très honnêtement, je ne suis pas convaincu de leur nécessité: ça m’est déjà arrivé d’oublier de les prendre, et aucun écroulement des performances à signaler.

Alors au final, à essayer ou pas?

Je serai très pragmatique: c’est à essayer si ça vous tente, à condition de partir d’une diète correcte (équilibrée en terme de macro-nutriments, avec suffisamment de légumes, fruits etc.). Mais n’en attendez pas des miracles: au pire, ça n’aura aucun effet. Au mieux, vous y trouverez un rythme de vie qui vous convient, comme cela a été mon cas (plus de temps à consacrer le matin à la plus jeune, pour la faire manger, l’habille etc.).

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